Bienvenue
les
enfants
Joëlle
Llapasset | Copyright
Arthur,
le lapin farceur.... à la recherche du bonheur
!

= Pour
écouter la musique, clic ici:
musique.mid
__________
~~~~~ ~~~~~ __________
Arthur,
le lapin de Noëlya, est bien dodu, au pelage blanc moucheté, légèrement
angora, très goulu et surtout très dégourdi. Il mange les fleurs et les
jeunes pousses, et dévore tout sur son passage. On dirait qu'il comprend ce
qu'on lui dit: il arrive quand on l'appelle, se fait admirer et tourne
devant les invités dans le jardin; on le soupçonne même d'être un peu
cabotin!
Aujourd'hui
qu'il y a des amis en visite, Noëlya
ne voulant le mettre en cage a bien été obligée de l'attacher au tronc
poilu du palmier dans le jardin.
 |
D'abord,
tel un mouton, il tourne, il saute et broute avec vigueur, puis
respire profondément une touffe fleurie au milieu de l'herbe
tendre; enfin lassé de ne plus être le clou du spectacle, il
s'ennuie... ! Alors, doucement, lentement, avec persévérance, il
mange tant et tant, qu'il grignote aussi sa corde.
|
Le
soir, tandis que Noëlya prépare tranquillement son cartable pour le
lendemain, il s'échappe sur la pointe des pattes en glissant d'une touffe
d'herbe à l'autre. Il gambade, il se balade, admire le paysage et descend même
jusqu'au grand tournant que fait la route en contrebas. Il n'est jamais allé
aussi loin ...
Arthur, le lapin coquin se penche dans les petites flaques de la dernière
pluie et croit reconnaître dans l'eau un de ses frères. Se faufilant
entre les buissons de romarin, il sent remonter en lui comme une impression
de liberté oubliée.
Il trempe d'un mouvement vif
son petit nez rose dans le coeur d'un coquelicot pour mieux l'observer et se
fait piquer par une brindille.
Vexé, le voilà qui tourne les talons,
retourne vers sa maison, traverse vivement la haie, se frotte aux géraniums
de la voisine, se glisse dans le petit potager interdit, avale trois ou
quatre feuilles bien tendres, renifle les carottes et même une libellule
qui passait par là. Pouah !
Puis il s'enfuit en sautant loin, loin, un brin de persil à la bouche avec
ce regard espiègle qu'on lui connaît bien. Il se sent heureux comme
jamais. Et maintenant, qu'il commence à réfléchir...
- Je crois bien que la fantaisie
est le sel de la vie ... pense-t-il !
A la nuit tombée, quand la petite fille veut le rentrer elle voit la corde
coupée.
Oh, elle est très fâchée.
Elle rouspète, puis
le cherche et l'appelle:
"Arthur
... Arthur" d'abord gentiment, puis en criant d'impatience, si mécontente
que le lapin facétieux saute se cacher, n'importe où. Tiens, il
s'agrippe au tronc du palmier et grimpe presque jusqu'en haut.
Noëlya appelle longtemps et pense: Arthur est un petit fûté, et les
bois sont loin et puis, il n'y a pas de renard ici. Mais quand même, elle
s'inquiète.
"Arthur, m'entends-tu, ne sois pas bête,
reviens, reviens"!
Arthur reconnaît bien cette voix familière mais il est monté tellement
haut dans le palmier qu'il n'ose plus regarder ni le sol,
ni Noëlya.
Arthur a le vertige, et finit par gratter, taper le
tronc avec ses
pattes arrières, comme un tambour.
Noëlya l'entend bien maintenant et, dans la pénombre reconnaît le pelage
fourni de son lapin farfelu... Elle s'exclame:
- "Enfin, je te vois. Ah ! tu as l'air malin mon pauvre lapin là-haut,
dans ce palmier, grimper dans un arbre, ce n'est pas une occupation de lapin
!"
C'est vrai
qu'il a l'air bête, toute la famille est en émoi.
Noëlya lui crie: tiens-toi bien, mon lapin, papa va appeler à
l'aide! Arthur le lapin coquin se résigne et attend sans bouger.
Soudain, on entend: pin-pon,
pin-pon.
Voilà les pompiers,
avec leur gros camion rouge; la grande échelle est vite dépliée. Quelle
honte de déranger tant de monde pour un lapin.
Arthur
se rend bien compte de son ridicule et se fait tout petit dans les bras
du pompier monté le chercher!
- Mission accomplie. Arthur
cette fois ci est en sécurité, il ne sortira pas de si tôt de la petite
cabane en bois installée pour lui, dans le jardin.
- Mille
fois merci, messieurs les pompiers, je suis désolée pour tout ce remue-ménage
explique toute gênée la fillette.
- Oh,
cueillir un lapin sur un palmier, c'est bien plus décontracté que d'éteindre
un feu, et c'est aussi notre boulot tu sais, lui réplique le chef des
pompiers!
Et voilà Arthur, le lapin aventurier,
bien barricadé dans sa petite maison. Ouf,
enfin, jusqu'à demain !
_________________
Joëlle
Llapasset
° Rubrique
contes pour enfants
|