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les
enfants
Joëlle
Llapasset | Copyright
Les
betteraves de
la Saint Martin
La
fête de la Saint-Martin, une tradition en Seine maritime/
Haute Normandie en Novembre
Ecouter
la musique, clic ici: musique.mid
(lien ouverture en popup)
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Grand-père
fit son entrée dans la cuisine, bruyamment, comme à l’accoutumée, et le
vent froid de novembre s’engouffra à sa suite.
Il aimait toujours m’étonner et me faire des surprises.
 Cette
fois, sans prendre le temps de se dévêtir, il posa sur la table quatre betteraves,
rouge foncé, « culottées » d’une épaisse couche de terre.
- Voilà de quoi faire la fête !
L’expression
de mon visage dut trahir alors l’incrédulité et le peu d’intérêt que
je portais à ce légume… Cela l’amusa beaucoup et d’un ton
faussement navré, il s’exclama :
-
Elle ne connaît pas la St. Martin !
Quelle misère, les jeunes de maintenant parlent d’Halloween mais ignorent
tout de cette fête qui avait lieu aux alentours du 11 novembre !
Cependant,
comme je ne manifestais toujours guère d’enthousiasme, il ajouta :
"Nous allions déterrer,
les garnements du village et moi,
 ces merveilles"…
Là,
en entendant le mot « merveille »,
je crois avoir même fait la grimace ! Nullement,
découragé, il poursuivit l’évocation de ce souvenir d’enfance :
- Une
fois les betteraves grattées et lavées, nous les creusions comme les
citrouilles. Ensuite, nous placions une bougie à l’intérieur et ces
lanternes improvisées étaient suspendues à un bâton…
Il nous restait plus qu’à attendre le soir !
C’était alors magnifique ! Imagine ces centaines de petites lumières
qui scintillaient dans la nuit et toutes les étoiles du ciel qui nous
regardaient et dansaient, autour de nos têtes…
 Et
voilà, une fois de plus, je m’étais laissée prendre au piège charmant de
ses histoires. Je me représentais Grand-Père, à mon âge, sans moustaches
et des boucles d’ange qui éclairaient son visage ; et, c’est d’une
oreille beaucoup plus attentive que j’écoutais la suite :
 -
Puis, Petite, nous défilions dans les rues, en chantant :
St.
Martin boit du vin,
Dans la rue des
Capucins,
Il
a bu la goutte,
Il n’a pas
payé :
On l’a mis à la porte avec un coup de balai !
 Nous
terminions notre parcours devant la mairie, la voix cassée d’avoir tant
braillé ! Le garde-champêtre distribuait ensuite à tous les enfants
des petits pains chauds délicieux qui nous réchauffaient les mains et le cœur…
Quand
il interrompit enfin son récit,
j’avais déjà entrepris le nettoyage des betteraves. Il ne restait que le délicat
travail de sculpture mais à nous deux, ce fut rapidement fait… Maman
se joignit alors à nous pour préparer la fête.
Elle sortit des bougies 
de son coffre à trésors qu'elle
installa aux fenêtres et avec l’aide de Papa, mitonna le repas qui était
prévu pour le dimanche suivant ! Le
soir, sous l’œil ébahi de nos voisins,
nous avons fait le tour du pâté
de maisons, nos lanternes à la main.
Et je crois bien que c’est Grand-père qui a chanté le plus fort ! 
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Pour les gourmands:
-> La recette des Petits
pains briochés aux raisins secs
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=
Texte de Jocelyne Marque
institutrice = Page Joëlle
Llapasset
° Rubrique
contes pour enfants : http://www.philagora.org/contes/
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