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les
enfants
Joëlle
Llapasset | Copyright
La crêpe
magique
de Pierre
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Marie et Léa
s’activaient dans la
cuisine… Elles avaient
entrepris de faire des crêpes
pour le goûter. P’tit Pierre attendait la fin des opérations avec intérêt
car une délicieuse odeur chatouillait ses narines.
Après
une attente interminable, sa sœur aînée annonça en lui tendant la poêle
:
- A ton tour !
Fais sauter la dernière… N’oublie pas de faire un vœu…
Le
petit garçon, ravi, s’appliqua à lancer la crêpe,
tout en murmurant :
- Je veux être un chevalier et sauver une belle
princesse !
La
crêpe bondit, tourbillonna dans les airs. Puis elle retomba avec grâce, en
se plaçant d’elle-même dans la poêle, sans un pli !
- Bravo ! s’écria
une voix derrière lui. Mes félicitations. Tu as réussi !
Une fée, haute comme trois pommes, perchée
sur la table, les observait depuis un moment.
- Bonjour, je suis
la Fée
des vœux. Garçon, ton vœu va être exaucé. Mais avant de partir, il te
faut une arme. La voici…
Elle lui tendit, en guise d’épée, une simple aiguille de sapin !
La
cuisine pirouetta comme la crêpe,
à en donner le vertige. L’enfant fut ensuite projeté au pied d’un
immense château. A peine remis de ses émotions, il entendit des cris :
- Au secours ! Au secours !
P’tit
Pierre aperçut à une fenêtre de la haute tour, une demoiselle en pleurs.
- Messire, j’ai été enlevée par Maître Dragon.
Avertissez mon père, le roi !
- N’ayez crainte, je suis venu pour vous sauver !
Le
courage de l’enfant, cependant, avait des limites.
Des pas martelèrent le sol. Les arbres tremblèrent. Un énorme dragon
apparut, au détour du chemin.
Quand la bête découvrit qu’un
inconnu menaçait son territoire, elle cracha des flammes de colère. Pierre
eut envie de se sauver. Mais il domina sa peur et il se planta face au
monstre, sa minuscule épée à la main.
Cette
étrange vision arrêta Maître Dragon dans son élan. L’étonnement passé,
l’animal fut secoué d’un gros rire.
- Tu crois me faire peur avec ton arme ridicule ?
Et
de nouveau, il s’esclaffa. Plus il riait, plus sa gueule s’ouvrait,
laissant apparaître des dents tranchantes de carnassier.
Pierre choisit cet instant pour lancer son épine dans la gueule du monstre.
Contre toute attente, l’épée pénétra avec aisance dans sa gorge et s’y
logea au plus profond. Elle commença alors à grossir, grossir…
Le dragon hoqueta , toussota et
s’étouffa, avant de tomber au sol dans un grand fracas ! L’odieuse bête
était vaincue et la princesse sauvée !
Le
roi, éperdu de reconnaissance, organisa des réjouissances en l’honneur de
Pierre, le plus vaillant des garçons.
Il l’adouba. Puis dans la foulée, il voulut donner la main de sa fille au
gentil chevalier.
Ainsi
le vœu de Pierre s’était réalisé ! Pourtant le garçon n’était
pas heureux: il pensait à ses parents et à ses sœurs, certainement
inquiets. Il refusa la proposition de son hôte :
- Sire, je vous remercie. Ne m’en veuillez pas,
je suis trop jeune pour me marier… Je veux rentrer chez moi !
A
ces mots, le décor tournoya une nouvelle fois autour de Pierre. La fée
l’avait-elle entendu ?
Certainement car il fut dans sa maison, sans avoir esquissé le moindre geste.
D’un seul regard, il comprit que son absence n’avait duré que peu de
temps. Léa et Marie mettaient la table pour le goûter.
Et
les crêpes
qui sentaient diablement bon, fumaient encore. Le petit chevalier, mort de
faim, en dévora une bonne demi-douzaine. Il lui fallait prendre des forces,
grandir… Un jour, il quitterait sa famille mais l’heure n’était pas
encore venue !
> La recette
des "crêpes
Suzette"
Jocelyne
Marque et Joëlle
Llapasset -
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° Rubrique
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