Bienvenue
les
enfants
Joëlle
Llapasset | Copyright
L’enfant
et la musique
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En des temps très
anciens, le désordre régnait sur la terre, désertée par les Dieux.
Personne n’écoutait
personne et chacun désirait accaparer l’attention en criant plus
fort que le voisin.

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Des vents aux sifflements
incessants battaient la campagne.
La pluie transformait les toits des maisons en tambours tonitruants. Les
animaux poussaient des cris effroyables.
Et
les hommes qui ne connaissaient pas la douceur de vivre, se querellaient sans
cesse.
Au milieu de ce vacarme, un tout jeune enfant jouait au pied d’un
arbre. Mécontent, il leva sa menotte.
Ce simple geste réussit
à imposer le silence aux éléments, un instant. Le chahut
ne fut plus qu’un murmure.
Et un oiseau,
sur une branche basse, en profita pour faire des vocalises.
Intrigué, le bébé s’approcha à quatre pattes pour mieux entendre ce
bruit merveilleux. L’animal, fier d’avoir un auditoire, continua de plus
belle. Son chant emplit la clairière, monta jusqu’au soleil. Mais il mourut
étouffé par le retour d’un tintamarre assourdissant.
L’oiseau obstiné, renouvela
ses tentatives.
Chaque
jour, il revint près du petit garçon. Il attendait avec patience le moment
propice. Puis, il s’appliquait à trouver de nouveaux chants, des trilles
encore plus magnifiques. Hélas, ces instants de parfaite harmonie étaient
toujours de courte durée puisque cris, hurlements et piaillements, les
interrompaient sans cesse.
Un jour, la cacophonie
fut intolérable et l’enfant perdit patience. Il posa son index sur la
bouche. Et il émit un « chuuuutte ! » si retentissant et si
sonore que la terre entière lui obéit.
L’oiseau put alors chanter
des jours et des jours sans être interrompu...
La pluie écouta avec attention. Les vents chuchotèrent de bonheur à
l’oreille des arbres. Peu à peu, des
musiques extraordinaires se firent entendre.
Les cigales et
les grillons accordèrent
leurs violons.
Tandis que les hommes apprirent à
utiliser le bois pour confectionner des instruments.
Les dieux, étonnés par tant de beauté et de sagesse, revinrent. Ils
caressèrent l’oiseau. Et ils posèrent une main bienveillante sur la tête
de l’enfant.
Depuis,
chaque bébé qui naît porte un tendre renflement au dessus des lèvres...
comme si un index délicat y avait laissé son empreinte.
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Texte de Jocelyne Marque
institutrice = Page Joëlle
Llapasset
° Rubrique
contes pour enfants : http://www.philagora.org/contes/
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