Il était une fois une petite fille prénommée Laurence.
Âgée de 8 ans,
elle avait des longs cheveux couleur du soleil couchant et
sa petite bouille toute mignonne laissait à penser qu’elle était très
gentille avec tout le monde:
les oiseaux
qui pépient et volent à tire d'aile dans le jardin, ses parents,
son chat, son
petit chien noir et blanc.
Elle prenait toujours garde à ne pas écraser de fleurs
quand elle courait dans la forêt ni déranger les abeilles qui
faisaient leur miel.
Oh
oui, elle était très gentille!
Mais elle avait peur
de son placard. Il grinçait la nuit et ne sentait pas bon du tout. Une
fois le soleil caché elle avait toujours très peur.
Quand elle en parlait à ses parents, ils lui répondaient toujours que sa
chambre était tellement mal rangée qu’il ne serait pas surprenant que le
bruit vienne d’une souris.
Laurence savait que c’était faux.
Elle avait déjà eu des souris dans sa chambre. Elles ne faisaient pas de
tels bruits et en plus elles étaient très sympas. Cela ne pouvait donc pas
être elles.
Et Laurence
chaque soir à l’heure de se mettre au lit avait très peur. Si ce n’était pas les souris,
qu'est-ce que cela pouvait bien être?
Un
monstre évidement !
Elle
ne voyait que cette solution. Parce que, en plus, ça commençait à vraiment sentir mauvais quand elle
s’approchait de son armoire et seul un monstre pouvait avoir cette odeur.
Perdue dans ses pensées pas rassurantes pour un sous elle finit par
s’endormir. Allait-elle se réveiller coupée en petits morceaux? Ou en train de se
faire croquer?
Rien de tout cela! C’est
la lumière caressante du soleil et un baiser de sa douce maman qui l’éveillèrent.
Oubliant pour un instant ses peurs elle sourit à un oiseau venu se poser
sur sa fenêtre pour lui dire bonjour, lui aussi. Mais subitement elle
repensa au monstre. elle se blottit en pleurant contre sa maman. Entre deux
sanglots elle arriva à lui dire ceci:
"Maman, je
t'assure, il y a vraiment un monstre dans ma chambre, là dans l’armoire".
Sa maman la serra fort en lui disant que ce n’était que des mauvais rêves.
Mais comme Laurence insistait sa mère un peu agacée, répéta:
"Mais
voyons, Laurence,
si ta chambre était plus en ordre tu saurais qu’il
n’y a ni monstre sous le lit ni dans l’armoire"
.
Laurence était
triste et en colère aussi de voir sa maman réagir si vivement.
Sa
maman l’abandonnait ainsi aux monstres de l’armoire.
Et bien, si tout
le monde la laissait tomber elle n’avait plus qu’à se jeter dans la gueule
du loup, si toutefois c’en était un.
Elle
entreprit donc de ranger sa chambre; elle n’était pas bien grande mais il
y avait un tel bazar d’accumulé, que la tâche s’averrait ardue.
Elle commença
par la partie la plus éloignée de l’armoire qu’elle continuait à
craindre et puis, en quelques heures tout fut en ordre à proximité de la
tanière
du
monstre.
Elle respirait profondément, comme si c’était les dernières bouffées
d’air qu’elle inspirait avant de mourir; Elle se préparait à ouvrir la
porte, son cœur cognait fort dans sa poitrine, son front ruisselait de
sueur, ses mains tremblaient.
Elle agrippa la
poignée en prenant garde de ne faire aucun bruit; peut-être que si elle le
surprenait dans son sommeil elle aurait une chance.
Elle serra fort sa poupée dans sa main rassemblant tout son courage
puis, prenant une grande inspiration, elle ouvrit soudainement la porte en
hurlant:
- "Ce sera toi ou
moi !"
Mais alors qu’elle pensait être dévorée toute crue, il ne se produisit
rien. Mais alors rien...
Rien du tout...
Rien de rien.
Sauf Laurence qui s’écroula par terre en pleurant. De rire et de peur. Tout était mélangé. Elle
s’était vue dévorée! ... par quoi?
Par
un sandwich au jambon moisi,
oublié là quelques mois plus tôt, grignoté par endroits par Calinoir,
le
bon gros Matou de la maison!
Quelle ironie!
Jamais plus elle ne portera de sandwich dans sa chambre, c'est trop
dangereux! ....
C’est pour cela les enfants,
que ranger sa chambre n’est pas une corvée, mais l’assurance de laisser
les monstres bien loin dans le pays des rêves.
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