Bienvenue
les
enfants
Joëlle
Llapasset | Copyright
Un drôle
de cadeau, ou Noël
avec Gandhi.
= Pour
écouter la musique, clic ici:
musique.mid
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Sylvain,
Frédéric et leurs deux petites sœurs ouvrent des yeux immenses, ils ont
envie de tout et ils ne savent pas quoi choisir. Il faudra bien, pourtant, se
décider: aujourd'hui, ils doivent écrire la lettre au Père
Noël
 |
Leur
grand'mère, Denise feuillette les catalogues avec eux et donne
son avis. Après bien des hésitations, chacun finit par trouver ce
qui lui convient. Alors, l'aîné prend une belle feuille et commence:
"Cher Père Noël"
Naturellement, je ne vais pas vous dire ce qu'ils demandent, on garde
la surprise pour le soir de Noël mais
vous devinez avec quelle impatience les enfants attendent ce moment. |
Pendant
que nous préparons la fête
et mille gâteries,
pense Denise, il y a dans le monde des gens qui se demandent où ils vont
dormir et ce qu'ils vont manger.... Elle se demande aussi comment faire
comprendre à ses petits-enfants, qui ont toujours en tête une envie de jouet
ou de gadget, qu'on peut réussir une vie sans courir tout le temps après des
affaires nouvelles, qu'on peut être heureux avec peu de choses.
A la cuisine, maman a bien à faire. Ses deux aides, Sophie et Julie, roulent
les truffes
en chocolat; elles ont de la poudre de cacao jusqu'aux sourcils à force
d'avoir goûté. C'est si bon!
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"Dong!
dong! dong!"
C'est la messe de minuit qui sonne, une messe pleine de chants joyeux
et de lumières qu'on ne veut pas manquer, surtout qu'ensuite, ce sont
les cadeaux!
Ils sont déjà là, dans les chaussures alignées devant la cheminée. |
Juste au moment de
sortir, Denise se faufile dans la pièce et vite, elle glisse quelque chose
derrière les paquets des deux garçons. Qu'est-ce qu'elle avait donc oublié?
"Dong! dong!
dong!" La messe est
finie! Hop! à la maison! Les enfants courent voir leurs souliers.
- La
maquette du grand voilier, celui
où j'ai vu grimper des enfants des écoles, pendant l'Armada du Siècle!
J'irai peut-être, moi aussi, si j'ai été sage!
Pour finir, Sylvain ouvre le paquet que Denise avait glissé derrière les
autres. C'est un album de bandes dessinées. Sur la couverture, on voit un
petit bonhomme au crâne chauve, drôlement habillé d'un grand tissu blanc
qui lui fait comme une barboteuse. Il intrigue les garçons:
"Qu'est-ce que
c'est que ce bonhomme? Un magicien?"
-
Un magicien... hé oui, un magicien! répond grand-père. Lui qui
n'avait ni force, ni armée, ni argent, il a fait marcher des
millions d'hommes, il a fait reculer des soldats, il a obligé des
gens riches et puissants à l'écouter. Dans ce costume qui vous étonne,
et qui est celui des pauvres de l'Inde, il a été reçu à la Cour
d'Angleterre.
-
Il s'appelait Gandhi. Il
vivait très pauvrement, en travaillant de ses mains, il méditait,
et il priait Krishna, le dieu le plus aimé de l'Inde. Il vénérait
son immense bonté, qu'il retrouvait en Yawhé, en Allah, en Jésus.
Pour lui, peu importait le nom du dieu qu'on adorait, pourvu qu'on
sache s'oublier soi-même pour aider les autres.
-
Ah, dis donc, c'est difficile! Et c'est comme ça qu'il a réussi à
se faire obéir?
-
Il a fallu du temps. Il disait que tous les hommes doivent être
respectés de la même manière. Cette idée nous paraît normale
maintenant, mais il y a presque cent ans, ça paraissait moins évident,
surtout en Inde.
-
Gandhi a dû se faire bien
recevoir, avec ses idées!
-
Recevoir est un mot gentil! On s'est moqué de lui, on l'a humilié,
menacé, chassé de son travail, battu, mis en prison... Même chez
lui, on ne croyait pas vraiment à ce qu'il disait. Mais il était
tellement sûr d'avoir raison et de souffrir pour le bien de ses frères,
qu'il ne se décourageait pas.
A
force de persévérance, il a fini par se faire entendre, d'abord
chez les malheureux de l'Afrique et de l'Inde, et peu à peu chez
les gens de bonne volonté de partout. Un mot de lui et des foules
se mettaient en route, des usines s'arrêtaient, de gros magasins étaient
obligés de fermer.
-
Les magasins fermaient? Pourquoi?
-
Gandhi voulait prouver que les
Indiens pouvaient se débrouiller sans les Blancs, alors, il eu l'idée
de faire fabriquer des rouets. Toute l'Inde s'est mise à filer le
coton que produisaient ses paysans, à le tisser, à en faire des vêtements
et à les porter, au lieu de ceux qui venaient d'Angleterre et qu'on
vendait trop cher".
|
Frédéric
tourne les pages de l'album, et il le tend à son grand-père:
-
Dis, tu veux bien nous lire son histoire?" Il est tard, il hésite...
Mais Denise lui fait signe:
- Bon! c'est Noël
on y va!" Tous écoutent le long récit regardent les images... Mais
Sophie interrompt brusquement la lecture:
"Oh! voilà des enfants pieds nus qui jouent sur un tas de sable!"
- Ils
ne jouent pas, dit grand-père, ils cherchent sur les ordures ce qui pourrait
leur servir, des boîtes de conserve, des chiffons, des bouts de ficelle, des
morceaux de papier... ils ramassent tout ça, le nettoient, l'arrangent et ils
essaient de gagner un peu d'argent.
Les quatre enfants sont médusés:
"Mais alors, nous, maman, qu'est-ce qu'on pourrait faire?"
Maman
sourit avec tendresse aux
visages tournés vers elle: "Ce soir, il est tard, et nous avons
bien sommeil, mais demain, je vous le promets, nous y réfléchirons sérieusement.
Il ne faut jamais désespérer du coeur des hommes.".
Texte de
Jacqueline Masson
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Voici pour les gourmands la Rubrique:
Tout chocolat!
= Page Joëlle
Llapasset
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