Bienvenue les enfants 
Joëlle Llapasset   | Copyright   

La nouvelle vie de Ponpon.
  C'est le printemps !
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Chez Mamie, vient d'arriver Ponpon, un magnifique chat noir et blanc, à longs poils, avec de beaux yeux bleus et, comme c'est bizarre...  avec une petite touffe de poils fins et effilés sous son menton qui lui font comme une barbichette. 

A le voir, il a fier allure avec sa démarche de mousquetaire. Le beau chaton revient de loin et parfois avec ses yeux dans le vague on a comme  l'impression qu'il se souvient du moment où la voiture de ses maîtres, arrêtée en pleine campagne l'abandonna loin de toute habitation.

Certes,   il lui a fallu jouer au plus malin pour survivre, essayer aussi plusieurs habitations avant de trouver une autre famille. 
Ici, le voilà choyé par une mamie qui a de l'affection à revendre. Et, d'entendre: mon petit Ponpon par-ci, mon petit Ponpon par-là, le voilà qui ronronne d'aise, rendant au centuple toute l'affection qu'on lui témoigne . 
Pensez !
Finis les repas à la va-vite avec le petit morceau de saucisse chapardé pour satisfaire son appétit, finies les épines des chemins broussailleux qui se glissaient entre ses coussinets, et les interminables soirées à chercher un abri. Ah, si cette voiture savait tout ce qu'il a enduré, les moments d'incertitude, même de désespoir avant d'arriver dans cette maison. Ce n'était pas le départ en vacances en famille, pour lui !
D'ailleurs, il a bien tout observé notre Ponpon: cette mamie là, elle ne part pas en voiture avec lui. La voiture pour lui, c'est juste pour aller faire la sieste, étalé de tout son long sur son toit bien chaud, plus près des oiseaux, caressé par une petite brise qui chatouille sa barbichette. 
La nuit, il affectionne la douce couverture du grand lit paisible et douillet où, quand même, le matin, il ne peut s'empêcher de réveiller sa maîtresse par quelques poussées de sa truffe humide. C'est l'heure pour lui du petit déjeuner sur l'herbe. Tandis qu'au moment du goûter, Mamie n'oublie jamais la petite gâterie. Imaginez: une vache qui rit coupée en petits morceaux avec lesquels il se délecte.
Bref, un véritable paradis si ce n'était ces affreux matous du voisin, à la démarche de fauve, qui pensent que le coussin posé sur le fauteuil près de la glycine est pour eux! Ponpon, qui se souvient avoir reçu une raclée d'un de ses semblables lorsqu'il était abandonné, bat en retraite dès qu'il les aperçoit. Il faut dire que puissants et râblés avec leurs allures de conquérants, ils ont de quoi effrayer un Ponpon qui n'a pas encore sa taille d'adulte. 
- "Ponpon, tu es un poltron, défends toi. Tu es ici chez toi. Inutile d'aller te cacher sous une armoire," lui dit Mamie, tandis qu'en tapant dans ses mains, elle chasse les envahisseurs.
Dans quelques temps Mamie pense bien que Ponpon, le chat câlin apprendra à garder son territoire; 
et, qu'avec beaucoup de caresses, il n'aura plus peur de son ombre. 

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Joëlle Llapasset