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les
enfants
Joëlle
Llapasset | Copyright
Le
chat qui fit le printemps

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Autrefois,
il existait un pays lointain qui ne connaissait pas les beaux jours: ni le
soleil, ni les fleurs ne venaient l’égayer. Partout, ce n’était que
paysages glacés, enfoncés dans les brumes et battus par des vents
impitoyables. La vie dans cette contrée était rude et morne.
Le
chat n’était alors qu’un animal sauvage ne connaissant pas encore la
compagnie de l’homme. Il vivait misérablement de sa chasse; le menu
gibier qu’il rencontrait était maigre et sans intérêt.
Un jour, alors que l’animal parcourait les chemins à la recherche d'une
maigre pitance, le hasard lui fit rencontrer le roi Crapaud. Celui-ci,
comme à l'accoutumée, était de fort méchante humeur :
« Où cours-tu ?
Ne vois-tu pas que tu as pénétré mon
domaine, sans invitation ? »
Le matou que la jeunesse aveuglait, ricana et ne jugea pas utile de
s’excuser: à quoi bon ? pensa-t-il, ce vieux grincheux m’ennuie ! Mais
c’était sans compter avec le courroux du roi…
Ce dernier grossit, s’enfla jusqu’à atteindre une taille monstrueuse;
de crapaud ordinaire, il devint un monstre vert terrifiant et baveux. :
«Chat, il est temps que tu apprennes les
bonnes manières! rugit-il. Tous mes sujets me doivent le respect. pour ta
peine, je te chasse de ce pays!»
A
ces mots, le chat battit en retraite devant le monstre hideux, mais il ajouta,
téméraire :
"Pas pour longtemps !
Je pars, mais je reviendrai un jour et TOUT changera dans ce pays, j’en fais
le serment !"
C’est
ainsi que l’animal quitta son pays natal, lui qui n’avait jamais
voyagé plus loin que La Grande Forêt…
Après avoir erré longtemps, il rencontra une oie cendrée qui
prenait un peu de repos :
_ Où vas-tu ? Tu sembles las et affamé
? interrogea l’oiseau.
_ Je cherche un pays où le gibier est si abondant que je pourrais
manger pendant des jours, sans m’arrêter ! Un pays si doux que je
pourrais dormir la nuit, sous un arbre, sans grelotter !
_ Cela existe… Et devant l’incrédulité
du chat, elle ajouta : Je t’y emmène, si tu le souhaites…
Et ce qui fut dit,
fut fait.
L’oie cendrée prit son envol, le matou sur le dos. Bien vite, ils
laissèrent derrière eux les bois et les lacs qui devinrent
minuscules et ridicules. Ils étaient cernés maintenant par de
nombreux nuages. Puis, tout à coup, il y eut une éclaircie : la
lumière devint aveuglante, irréelle !
L’oie entama aussitôt, une lente descente, et
peu à peu, le chat découvrit un paysage magnifique. Quand il
posa enfin une patte sur le sol, il n’en crut pas ses yeux: sur le
tapis vert où ils avaient atterri, une multitude de clochettes
colorées pointaient le bout de leur nez. Les arbres étaient décorés
de c e qui lui sembla être des petites larmes vert pâle,
ravissantes et fragiles.
« Je te laisse, dit l’oie cendrée…
Je reviendrai dans quelques mois: D’ici-là, amuse-toi bien ! »

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Et
elle repartit, le laissant seul.
Le chat se sentit alors tellement heureux sous la
bienfaisante chaleur du soleil, qu’il s’endormit
paisiblement au pied d’un chêne moussu.
Puis le temps passa. Le chat vécut dès lors dans une douce
quiétude car il n’avait pas à se soucier du lendemain.
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Il
fit la connaissance des hommes. Il se laissa même apprivoiser par
un tout petit garçon et le suivit partout, au cours de ses
promenades… Mais cela est une autre histoire !
Cependant, il n’oubliait pas sa promesse, celle de tout changer
chez lui pour défier le roi Crapaud… Mais comment ?
C’est l’oie cendrée, à son retour, qui lui donna une
partie de la réponse :
_ « Rentre chez toi, tu portes sur tes
poils, sans le savoir, de quoi transformer ton pays ! Emmène avec
toi quelques abeilles, et des papillons; ils t’aideront dans la réalisation
de ton projet… »
Bien
plus tard, le chat comprit ce que l’oiseau avait voulu lui dire…

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Au
cours de ses flâneries avec l'enfant d'homme, de minuscules
graines s’étaient agrippées à sa fourrure. De retour
dans son pays, elles s’éparpillèrent un peu partout…
Et comme par magie, des plantes merveilleuses, des arbres au
beau feuillage y poussèrent.
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Les abeilles
butinèrent de ci, delà, les papillons
multicolores
dansèrent une sarabande légère et joyeuse et tous contribuèrent
ainsi à la naissance du nouveau monde. Les animaux qui avaient déserté
l’endroit autrefois revinrent sans tarder. Et le soleil qui ne
voulait pas être oublié, fit alors des apparitions nombreuses et
de plus en plus longues, à la grande joie de tous !
C’est ainsi qu’un chat fit le printemps.
Quant au roi Crapaud, dépité par toute cette énergie dans son
royaume, il partit sous d’autres cieux, plus tristes, plus
sombres, à l’image de sa méchante humeur.
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Le printemps pas
pressé
= Texte de
Jocelyne
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