Bienvenue
les
enfants
Joëlle
Llapasset | Copyright
Une veille de
rentrée

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Alexandre marchait à pas lents, tristement, sans se soucier de son troupeau: Les chèvres connaissaient par cœur le chemin de la maison. Elles n’avaient nul besoin d’être guidées.
Les vacances passaient trop vite. Bientôt ce serait la rentrée des classes. Ses vagabondages dans la montagne cesseraient. Moune, sa grand-mère, prendrait alors la relève.
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Et tandis qu’elle mènerait les chèvres dans les pâturages, lui se morfondrait à l’école ! 
Le petit garçon aimait tant ses bêtes et ses chères montagnes ! A la pensée de les quitter, des larmes mouillèrent ses yeux.
Les chèvres marquèrent un temps d’arrêt : Un ruisselet d’eau vive barrait le passage.
Alexandre se dit à voix haute :
- Si je traverse ce féroce torrent sans tomber, il y aura un tremblement de terre si violent qu’il détruira mon école !
Le chevrier entreprit donc la traversée. Des roches plates formaient un pont en travers du ruisseau. Il posa les pieds dessus, l’un après l’autre, bras écartés, retenant son souffle. La dernière pierre lui fut fatale… il glissa, perdit l’équilibre et tomba les fesses dans l’eau.
Sur la rive, les chèvres ricanèrent.
- Suffit ! Cria Alexandre vexé.
Sa voix aigue perça l’air. Friquette,
une toute jeune chèvre prit peur. Elle détala et commença à escalader le chemin raide qui conduit à un refuge.
- Reviens ! Ordonna le gamin. Mais la chevrette refusa d’écouter. Elle galopait aussi légère qu’un brin d’avoine. Bientôt, l’enfant ne distingua plus qu’une silhouette blanche qui sautillait de loin en loin. Puis elle disparut pour de bon.
Alexandre dût partir à sa recherche. Que dirait Moune s’il manquait une bête à son troupeau ? Friquette était la plus belle avec sa jolie robe de soie argentée et ses fins sabots vernis.
Il gravit à son tour le sentier pierreux. La chèvre avait une bonne longueur d’avance. Heureusement pour lui, c’était une sacrée gourmande. Quelques centaines de mètres plus haut, il la rejoignit. Affamée par sa course folle, elle croquait avec délices les feuilles des branches basses d’un châtaignier.
Alexandre lui gratouilla le menton et lui murmura des
mots tendres au creux de l’oreille pour se faire pardonner. La chèvre, peu rancunière, se laissa faire.
L’enfant s’apprêtait à faire demi-tour pour rentrer quand il aperçut l’entrée d’une grotte.
Il était passé des milliers de fois dans ce coin mais jamais il ne l’avait vue…
Poussé par la curiosité, il décida de la visiter.
Friquette, le ventre gros de friandises, semblait ne plus vouloir bouger. Elle dormait, allongée au pied de l’arbre. Il la laissa et pénétra dans un tunnel d’une longueur interminable. Il parvint ensuite dans une salle ouverte par le fond. D’où il était, Alexandre apercevait un ravin dentelé et profond. Et,
sous la ligne d’horizon,
la mer scintillait au soleil couchant. Le paysage était magnifique. Comme il avait eu raison de venir jusqu’ici !
Sur les parois de la grotte, des hommes avaient laissé l’empreinte de leurs mains.
Il se souvint alors de ses leçons
sur la Préhistoire…
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Quand il retournerait à l’école, son maître, Monsieur Granoux, serait sûrement très intéressé par ces peintures rupestres.
Alexandre imaginait déjà les enfants de sa classe visitant la grotte, émerveillés.
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Et lui, modestement, expliquerait à tous, comment il avait découvert ce lieu extraordinaire…
Alexandre rentra
à la maison, ce soir-là, le cœur léger. Il sifflotait tandis que les clochettes des chèvres tintaient gaiement.
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Pour les gourmands:
-> La recette des Petits
pains briochés aux raisins secs
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Texte de Jocelyne Marque
institutrice = Page Joëlle
Llapasset
° Rubrique
contes pour enfants : http://www.philagora.org/contes/
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